L’art de ce simple et noble ouvrage me frappa d’autant plus qu’il est au milieu d’un désert où le silence et la solitude rendent l’objet plus frappant et l’admiration plus vive, car ce prétendu pont n’était qu’un aqueduc.
Jean Jacques ROUSSEAU
Liens vers les 4 randonnées de découvertes proposées : Il s’agit de parcours en boucle, à chaque fois la 2ème partie du circuit (retour vers le point de départ) cherchant à coller au mieux au tracé de l’aqueduc
Le tracé de l’aqueduc a été construit en consultant cette page (cf également références bibliographiques – dernier paragraphe). De petits ajustements ont été ensuite réalisés grâce à mes données GPS et à la géolocalisation de mes photos !
Après Sernhac, 2 raisons m’ont poussé à ne pas chercher à construire d’autres parcours :
Photographies prises sur le Parcours : Les codes apparaissant au survol avec la souris permettent de localiser les photographies en consultant les vignettes bleues de la carte ci-dessus :
Le Parcours en Vidéo : Survol Google Earth du parcours avec des arrêts photographiques sur les zones intéressantes :
Description : un petit peu d’explications sur ce travail de Romain :
L’aqueduc était alimenté par l’Eure, un petit cours d’eau qui, en moins de 100m, se jette dans l’Alzon. Il fut choisi par les Romains pour la qualité de son débit en toutes saisons grâce à de très nombreuses sources.
Néanmoins, dès le départ, un contrôle du débit est assuré par un régulateur, permettant d’évacuer le trop plein d’eau vers l’Alzon.
Il va suivre ensuite pendant un peu plus de 2 Km le trajet de l’Alzon, passant sous un ancien moulin, le moulin de Tournal.
Il quitte l’Alzon, au sud de Château BERARD, et on le retrouve au niveau du domaine viticole de l’Aqueduc, site où quelques vestiges ont été très bien mis en valeur.
Pour franchir la zone encaissée de Bordnègre l’aqueduc passera dans un premier temps dans un tunnel puis sur un pont où persistent ses arches.
Tous vestiges du tracé disparaissent lors de la traversée de la commune d’Argilliers. Des sondages ont révélé son passage le long du mur du cimetière du village.
Sur Vers-Pont-du-Gard, vous pouvez observer les imposantes carrières de pierre ayant servi à la construction de l’aqueduc. Quelques vestiges persistent comme lors de la traversée du chemin des Carrières ou encore à l’est du village où un regard a été mis à jour.
Après le village, on suit sur une longueur de presque 2 Km, jusqu’au pont du Gard, une portion aérienne très spectaculaire, malheureusement interrompue à hauteur de Font Ménestière. Le pont permettant d’enjamber cette importante dépression ayant disparu.
Puis c’est le spectaculaire Pont du Gard.
Dans sa continuité on découvre un tunnel ayant été construit à 1865, pour un projet vite abandonné, de réhabilitation de l’aqueduc.
Ensuite, on entre dans une zone très accidentée où l’aqueduc aura à franchir 11 dépressions ou Combes. De nombreux vestiges de ponts seront alors observables comme le pont de la Combe Joseph.
Dans la traversée de la commune de St BONNET, un trajet assez complexe fut nécessaire.
C’est à l’arrivée sur SERNHAC que l’on va retrouver 2 vestiges : les tunnels de la Perrotte et des Cantarelles.
Un peu plus loin on entrera dans une zone anciennement marécageuse : l’étang de Claussonne ayant nécessité un drainage pour éviter la pollution de l’eau de l’aqueduc. Ensuite l’aqueduc file vers Nîmes en traversant les communes et Bezouce, St Gervasy et Marguerittes.
Pour arriver à son terminus, le Castellum divisiorum qui dispatchait, par des canalisations en plomb l’eau aux différents quartiers de la ville.
A son arrivée, l’altitude est d’à peu près 59 m alors que 50 Km plus tôt, au départ à Uzès, l’altitude était d’environ 71 m soit une dénivellée de 12 m… Un travail de…. ROMAIN !!
Réflexions : A l’heure où l’on nous bassine 😉 avec le réchauffement climatique, le potentiel manque d’eau et que……
Les dégradations de l’aqueduc : Construit au milieu du 1er siècle, il aurait fonctionné jusqu’à la fin du 5ème siècle. Les sources de dégradations au fil du temps sont de différentes natures :
qui ont diminué progressivement son débit. Ainsi à certains endroits, ce ne sont plus les parois de l’aqueduc que l’on observe, mais la gangue de calcaire tapissant sa surface. Sur cette Photo prise sur le Pont de Satarnette le bord gauche de l’aqueduc n’est plus matérialisé que par le dépôt calcaire :
Remarque : L’aqueduc était à plus de 90 % couvert par une voute (ce que l’on observe parfois comme sur ce regard situé à Vers-Pont-du-Gard), ce qui facilitait son entretien et diminuait cette précipitation calcaire.
Les témoignages de ces dernières sont illustrés par les très nombreuses concrétions que l’on retrouve sur le parcours.
Comme se forment stalactites et stalagmites dans les grottes on retrouve deci delà d’énormes masses calcaires, surlignées en rouge sur la photo ci-dessous :
en particulier par les moines bâtisseurs (XII siècle) : ainsi, par exemple, au niveau de Saint Bonnet du Gard on ne retrouve plus de trace de l’aqueduc sur son parcours.
Mais sur les murs de son église fortifiée ou de certaines maisons, un œil avisé peut observer sur les pierres les couches de concrétions évoquées précédemment.
qui ont pu faire disparaître l’aqueduc comme au bord du chemin des Carrières à Vers-Pont-du-Gard ou à l’inverse faire redécouvrir une partie enfouie comme le Castellum divisorium, point d’arrivée de l’aqueduc à Nîmes, mis au jour en 1844.
Comme le projet du tunnel du Pouzin au milieu du 19ème siècle, illustré sur cette photo par ce tunnel creusé en 1865, juste après le pont du Gard, pour éviter le trajet original qui contournait la colline (juste avant le Pont Valmalle) ou encore le doublement du pont du Gard, en 1745, pour permettre un passage routier contribuant très certainement à l’attraction touristique du lieu !
Références bibliographiques : les sites qui m’ont aidé à retrouver les vestiges de l’aqueduc :